La famille Chartier et le Privilège de Chalo St Mard

Eudes le Maire sur un vitrail de 1614 ? l?glise parisienne de Saint-Etienne-du-mont (1614) Eudes le Maire dit de Chalo St Mars est à l'origine de la Charte accordée par Philippe Ier qui a  permis à la famille Chartier de bénéficier pendant plusieurs siècle d'importants privilèges.

On l'a appelé, selon les temps : Chalo Saint Mas, Chalo ou Challou ou Challo ou Chaillou ou Charlot, de Saint Mars, Chalo Saint Mard, Heu, Eudes Le Maire, Eudes de Chalo Saint Mard, de Saint Mard,  de Saint Médard etc. ...

Cité dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, à l'article concernant la définition de "Noblesse par Lettres", les auteurs indiquent que celle-ci provient de lettres d'annoblissement accordées par le Prince.

Encyclopédie de Diderot et d'Alembert - 1758

NOBLESSE PAR LETTRES, est celle qui provient de lettres d'annoblissement accordées par le prince.
d'Hozier dans l'histoire d'Amanzé, rapporte une charte d'annoblissement du 24 Juin 1008, mais cette charte est suspecte.
D'autres prétendent que les premieres lettres d'annoblissement furent données en 1095 par Philippe I. à Eudes le Maire, dit Chalo S. Mars.
On fait encore mention de quelques autres lettres de noblesse données par Philippe Auguste.
Mais il est plus certain qu'ils commencerent sous Philippe III. car il se voit un annoblissement de ce tems qu'il accorda à Raoul l'orfévre.

On s'accorde généralement à dire qu'Eudes le Maire était le maire du bourg de Chalo St Mard, situé près de la ville d'Etampes, qu'il était né dans cette ville (ou à St Mard en Goëlle) et qu'il était Chambellan et Commensal du roi Philippe I°.

Eudes est désigné Maire par Philippe Ier, et devient sieur de Chalo. Il aurait été Seigneur de Saint Mard en Goëlle (près de Dammartin), gouverneur et Châtelain d'Etampes, ainsi que Valet de Chambre du Roi vers la fin du XIème siècle.

Le 27 mai 1092, Philippe Ier répudie son épouse Berthe de Hollande pour se remarier avec Bertrade de Montfort, qu'il a enlevé au comte d'Anjou, Foulque IV le Réchin. Cela lui vaut d'être excommunié le 16 octobre 1094 par le concile d'Autun pour bigamie (ainsi que pour d'autres accusations telles que usurpation des biens de l'Eglise et simonie). Cette excommunication est confirmée par le pape Urbain II le 27 novembre 1097, alors qu'il prêche la première croisade lors du concile de Clermont. Frappé d'anathème, le Roi ne peut participer à la croisade. C'est son frère Hugues de Vermandois qui en sera un des principaux protagoniste.

Serviteur du Roi, Eudes de Chalo s'offre d'accomplir la croisade pour son souverain. Il propose d'accomplir le voeu de Philippe Ier d'aller au Saint Sépulcre de Jérusalem, en son nom. En récompense de ce service, le roi de France promet à Eudes une charte contenant un certain nombre de privilèges pour lui et ses descendants.

Voici l'histoire d'Eudes le Maire, d'après les récits repris par plusieurs historiens dont André Favyn en 1612 dans Histoire de Navarre, Gilles-André de La Roque en 1678 avec son Traité de la Noblesse, Dom Basile Fleureau en 1683 dans Les Antiquités de la ville et du duché d'Etampes, Maxime de Montrond en 1836 avec Essais Historiques sur la ville d'Etampes, François Guizot en 1839 avec Chartes et pièces relatives à l'histoire d'Etampes, Léon Marquis en  1881 avec Les rues d'Etampes et ses monuments, etc ... :

 Le roi Philippe I° avait fait le voeu d'aller, armé de toutes pièces, visiter le tombeau du Christ à Jérusalem, de suspendre ses armes dans le temple et de l'enrichir de ses dons ; mais les prélats et les seigneurs du royaume, prévoyant les dangers qu'occasionnerait son absence, s'efforcèrent de le retenir.
   
  Blason contenant les armes de J?rusalem  Alors, un de ses serviteurs nommé Eudes Le Maire, dit Chalo Saint Mard, né à Etampes, offrit d'entreprendre lui-même le voyage à la place du roi. Il partit à pied, armé de toutes pièces, comme dans un jour de bataille, et portant dans sa main un cierge qu'il allumait en certaines occasion. Il alla en cet équipage à pied jusqu'à Jérusalem, sans se dépouiller, ni ôter le heaume et le casque. Il employa, dit-on, 2 ans à faire ce pèlerinage, tant pour la longueur et la difficulté des chemins, qu'à cause de la pesanteur de son armure, qu'il laissa suspendue dans le temple du Saint Sépulcre, ou plusieurs années après on la voyait encore, ainsi qu'un tableau d'airain, mémorial de son voeu.
   
   Il eut un fils Ansolde et 5 filles.

     En témoignage d'estime et de satisfaction pour le service signalé qui lui était rendu, Philippe I° par une charte datée du Palais d'Etampes, Mars 1083, lui accorda, ainsi qu'à ses 6 enfants et à tous leurs descendants, tant en ligne masculine que féminine, de très beaux privilèges, dont le plus remarquable était que tout fiscalin ou serf du roi qui épouserait une des filles de Chalo serait affranchi de toute servitude, ce qui a fait dire, mais peut-être à tort, que les filles de cette famille anoblissaient leurs maris. 

C'est sur le fief ou hameau de Chérel, près Chalo Saint Mard, qu'était placée, à ce qu'on croit, l'habitation de l'ancien seigneur de Chalo Saint Mard ...

   Histoire du Pélerin Eudes le Maire (et poème)
   dit Chalo St Mard par Léon Marquis - 1897

   (Bibliothèque Nationale 8 YE 5914)

   Philippe, roi de France, et premier du nom
   Voulant de ses pêchés obtenir le pardon,
   Résolut et jura de faire un long voyage
   De voir Jérusalem pour son pèlerinage
   Mais un mal lui survint après qu'il fit ces voeux
   Et l'empêcha, dit-on, d'aller dans les Saints Lieux
   Un seigneur Etampois du nom d'Eudes Le Maire
   Dit Chalo de Saint Mard, de six enfants le père
   Au roi se présenta ' Mon maître et souverain
   Dit-il, je suis votre homme et votre pèlerin,
   j'accomplirai vos voeux ' Le Sire Eudes Le Maire
   Pour le roi voyagea, traversa l'onde amère,
   Qui du Sépulcre Saint, dut but, le séparait
   Il partit pour l'Aurore et revint. Il parait
   Qu'au retour de Chalo, le souverain de France
   Fut si reconnaissant que pour sa récompense
   Il voulut l'anoblir, affranchir ses enfants,
   Ses 5 filles, son fils, et tous leurs descendants
   Les filles de son fils, sa race féminine
   Les fils de ses enfants, sa race masculine
   De tous droits et impôts soit par terre ou par eaux
   Payés au roi de France, ainsi qu'à ses vassaux
   Des subsides, travers, barrages, guets, péages,
   Coutumes, ports, acquits, tributs et pontenages
   ...
Manuscrit Valton : Eudes recevant la charte de la main de Philippe Ier 

L'original de la charte du privilège daté de mars 1083 selon les uns et de mars 1085 selon les autres n'est pas parvenu jusqu'à nous. Mais en 1248, sous le règne de Saint Louis, trois abbés de Paris déclarent avoir vu et lu l'original, auquel ils ont déclaré conforme la copie qui leur fut soumise et qui servit de base dans les actes des différents gouvernements qui ont succédé à celui de Saint Louis. Ce procédé jeta la suspiscion auprès de certains historiens sur le contenu véritable de la charte d'origine. Noël Valois écrivit dans l'Annuaire Bulletin de la société de l'Histoire de France - en 1886 puis en 1896 - des réquisitoires contre le privilège de Chalo Saint Mard. Tout en insistant sur les nombreuses confirmations effectuées par les différents rois de France, il décrit les différentes tentatives de François Ier et Henri IV notamment à l'encontre du privilège. Il le qualifie même de "mystification", malgré que son application ait duré depuis le moyen-âge (1085) jusqu'en 1752.


Bibliothèque Nationale - Dossier bleu n° 171

   'Eudes LE MAIRE de Chalo St Mars qui fut chastelain d'Etampes et illustre dans nos histoires pour avoir accompli armé de pied en cap le voyage et le voeu fait par le même Roy Philippe au Sépulcre de Jérusalem. Cet Eudes eut un fils nommé Anceau (ou Ansolde) lequel n'eut point de postérité et 5 filles desquelles était Thiphaine'. 'Eudes LEMAIRE chastelain d'Etampes et valet de chambre du même du roy Philippe, qui s'offrit d'accomplir le voeux du roy et d'aller armé de pied en cap visiter le St Sépulcre de Jérusalem. A son retour le roy lui donna la terre de Chalo St Mard près d'Etampes dont sa postérité a joui durant longtemps et lui accorda un privilège qui exemptait de tous subside ses enfants mâles et ses filles. Leurs descendants en ont joui plus de 5 siècles. Une sentence du maître des requêtes en conservateur des privilèges du 12/03/1532 confirme le même privilège en faveur de la famille CHARTIER

Godefroi de BouillonMalgré les doutes soulevés par certains historiens sur l'authenticité de quelques uns des privilèges accordés dans cette charte par Philippe Ier, les descendants d'Eudes le Maire ont bénéficié pendant plus de cinq siècles d'avantages importants. Il s'agit notamment de la possibilité pour tout fiscalin ou serf du roi qui épouserait une fille de la lignée de Chalo d'être affranchi de toute servitude, ainsi que de l'exonération de la plupart des droits et des impôts, tant par terre que par eau. La liste des exemptions fiscale est décrite par le prieur de Mondoville  (Bibliothèque Nationale, manuscrits français 24, 126) : les péages, barrages, ports, passages, placeages, entrée du vin, huitième, douzième, vingtième, taille, taillon, fortifications, criées, emprunts travers, coutumes, boues, chandelles, gardes, droits d'entrée, gabelles, tous autres droits, charges de tutelle, curatelle, commissions et autres charges et servitudes quelconques.

Une condition accessoire au privilège astreint les descendants d'Eudes à la défense d'Etampes par ses bastions Ouest, pendant au moins trois siècles ( François Guizot - extrait de Cour d'Histoire moderne T.VI : "... Le roi ordonne en outre, à ses serviteurs d'Etampes, de garder la chambre de Challou, vu que les gens de Challou doivent faire la garde à Etampes, et, que leur chambre y étant établies, ils y feront meilleur garde ...").

Eglise St Martin dEtampesLa franchise aurait été remise à Eudes bien avant son départ, dès mars 1085. En 1095, le départ du croisé est imminent, Eudes le Maire confie sa famille au Comte de Flandre, alors en charge de la Couronne de France. En effet,  en raison de ses nombreuses exactions Philippe Ier est alors en exil à Londres, auprès des fils de Guillaume le Conquérant.
Parti vers 1097, Eudes de Chalo revient à l'automne 1099 de la Terre Sainte, après avoir accompli la mission que le roi lui avait confiée : décorer le Saint Sépulcre d'un ex-voto de bronze, ainsi que de son armure.

Parmi les enfants d'Eudes, les prénoms de deux d'entre eux sont connus.

Le premier est son fils Ansolde (Anseau), qui participe lui aussi à la première croisade. Né vers 1080, il part en 1099, avec le Duc de Normandie Robert de Courteheuse et Godefroy de Bouillon. Il a parmi ses descendants des chevaliers (son fils Gilebert, co-seigneur de Thieux), croisés (son petit-fils Pierre Fruement, qui part lors de la troisième croisade en 1189 face à Saladin), et gentilhommes (son arrière-petit-fils Manassé, qui participe à la bataille de Bouvines en 1214, avec Philippe Auguste) Il est l'ancêtre du chevalier Lancelot de Saint Mard, Maréchal de France en 1270 sous le règne de Saint-Louis.

La seule fille d'Eudes le Maire dont on connaît le prénom et la postérité est Epiphanie (Tiphaine) de Saint Mard.

Tiphaine, Dame de Chalo Saint Mars, épouse vers 1103 à Etampes Alain Chartier, dit le Fiscalin. Celui-ci aurait été Receveur Général du Fisc du Roi Philippe Ier depuis 1102, d'où son surnom.

Le patronyme "Chartier" provient de la contraction du nom de métier de charretier, le chartier. 

Leur fils, Alain Le Chartier ( ou Le Charretier ), né vers 1103, aurait été le pionnier du transport routier en France. En effet, il bénéficie des avantages fiscaux liés aux privilèges accordés aux descendants d'Eudes de Saint Mars : grâce aux allègements sur les droits de péages et autres taxes, il organise le transport routier entre Orléans et Paris.
Il est comme son père et ses descendants après lui Seigneur de Boissy le sec, puis d'Etampes. 

Les descendants d'Alain Chartier sont également entrepreneurs de charretage pendant environ cinq générations, jusqu'à Robert Chartier.

Robert Chartier nait vers 1315. Il est le 7ème Seigneur de Boissy le Sec. C'est le premier de la lignée à signer directement du patronyme "Chartier". Cité au Cartulaire de l'Evêché de Chartres, il fait un très riche mariage et épouse vers 1260 Jacqueline de St Arnould en Iveline. 


Encyclopédie de Diderot et D'Alembert - 1758

FISCALIN: adj. m. (Jurisp.) fiscalinus seu fiscalis, se dit de ce qui appartient au fisc : on dit néanmoins plus communément fiscal.

Le terme de fiscalins étoit principalement employé pour exprimer ceux qui étoient chargés de l'exploitation du domaine du prince, & qui y étoient comme attachés. Ce terme étoit souvent synonyme de fermier ou receveur du fisc.

On appelloit aussi fiscalins les fiefs qui étoient du fisc du roi, ou de quelqu'autre seigneur.

On donnoit aussi anciennement le nom de fiscalins, seu tenentes, à ceux que l'on a depuis appellés vassaux. Voyez le gloss. saxon, qui est à la tête des lois d'Henri I. la loi salique, & celle des Lombards ; les capitulaires, Aymoin, & le gloss. de Ducange. (A)

Plaque de rue : Impasse ChartièreC'est à partir de Robert que les Chartier abandonnent l'entreprise de transport. Les membres de la famille s'orientent alors vers des métiers comme le notariat, l'administration ou le commerce.

Robert a pour soeur Emmeline, née vers 1229. Celle-ci est l'héritière d'un ensemble de terrains dans le quartier de la Sorbonne, portant le nom de Terminus de Paris. Il s'agit d'un quadrilatère, limité par le Panthéon, l'Eglise Saint Etienne du Mont, la rue Saint Jacques et la Sorbonne. Elle cède en 1254 deux maisons au collège des Bons Enfants d'Arras. Une rue du quartier est nommée au XIIème siècle rue Chartière en hommage à la donatrice. Le nom évolue en rue de la Charterie, de la Charreterie au XIIIème siècle, de la Charretière ou de la Charrière au XIVème siècle, puis de la Chartrière ou des Charettes. La rue est reconvertie en impasse et renommée impasse Chartière par un arrêté du 21 octobre 1885.


Comme dans beaucoup de familles de notables du Moyen-Age, un certain nombre de Chartier sont des religieux. L'un d'entre eux, Geoffroy (petit-fils de Robert), né vers 1294, est à la fois le 8ème Seigneur de Boissy le Sec et abbé, prêtre et chanoine de Chartres. Héritier d'une immense fortune, il teste en décembre 1353, et décède le 20 août 1354. Dans son testament, Geoffroy stipule que ses biens possédés par lui à Paris et aux environs doivent être vendus. Après l'acquittement des legs, le surplus doit être distribué aux pauvres de Paris et de Boissy-le-Sec, "à moins que ses exécuteurs ne jugent à propos d'en disposer autrement". Les exécuteurs testamentaires de Geoffroy sont son neveu Maître Etienne Chartier et le chanoine de Laon et clerc du Roi Etienne Vidé de Boissy, époux d'une nièce de l'abbé Geoffroy, ainsi que Guy Lesueur, Jean Quatre-Deniers et Jacques Vic de Foresta.

Ils décident de fonder un Collège à Paris plutôt que de distribuer l'argent directement aux pauvres : le Collège de Boissy.


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 Extrait de "Histoire généalogique par ordre alphabétique des Présidens et conseillers au parlement de Paris jusqu'en 1712 par Blanchard" - Manuscrits 6AZ900 des Archives de Paris
Source : Projet des Familles parisiennes


De nombreux descendants de la lignée ont été boursiers ou même administrateur du collège de Boissy. Notamment Guillaume (ou Guillemin) Chartier, neveu de Geoffroy, fondateur de l'établissement de par son testament, qui était administrateur de la fondation de Boissy.
Ou encore le poète, historien, ambassadeur, secrétaire du Charles VI et Charles VII ... Alain Chartier, qui aurait été le premier boursier du collège de Boissy (en 1395 ?), annobli par Charles VII le 29 mai 1429 à Chinon, alors qu'il accède au Conseil Royal. A cette occasion Alain Chartier se donne un blason qui sera reprit ensuite par de nombreux Chartier : "D'azur à deux perdrix d'argent posées sur un écot rude d'or". Il est considéré de par ses nombreux ouvrages comme le "Père de l'éloquence française".

Blason des Chartiers

 

Armes des CHARTIER :

D'argent au tronc d'arbre au naturel, alésé, posé en face et surmonté de deux perdrix au naturel, au rameau d'olivier à trois branches, en pointe ', ainsi blasonné en l'église de St André des 'Ares ' à Paris en une chapelle au côté droit de la nef.





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 Extrait de "Généalogie des Magistrats du Conseil et du Parlement de Paris - 18ème siècle - Centre historique des Archives nationales à Paris, Côte AN NM821
Source : jlm sur Généanet, Registres en ligne



Les descendants de Robert sont à l'origine de nombreuses branches : Guillaume ou Guillemin Chartier, déjà cité ci-dessus, à l'origine de la lignée des Chartier d'Orléans; Etienne Chartier son frère, père d'Alain et Guillaume, qui se fixe à Bayeux; Simone Chartier, petite-fille de Guillaume (ou Guillemin), épouse de Macé Hardy (descendance Hardy), Geneviève Chartier, épouse de François de Montholon (branche Montholon, Molé, de Noailles ...), Michel Chartier, Commissaire Examinateur au Châtelet de Paris vers 1500 (branche de Brière-Haguelon),  et bien d'autres encore.

Le privilège obtenu par Eudes de Chalo et ses descendants a favorisé la permanence à travers les siècles d'une grande unité de la famille Chartier. Les filles de la familles était très recherchée en tant qu'épouse, les avantages étant directement attribués à l'époux, puis à sa postérité. Ils auraient été 600 réunis à Etampes en janvier 1514 lors des funérailles d'Anne de Bretagne, arborant tous les armes de Chalo : "écartelé de Jérusalem".

Des hommages réguliers sont rendus à l'auteur de la lignée, en particulier le bas d'un vitrail datant peut-être de 1614, qui représente de droite à gauche Eudes le Maire, quatre de ses enfants, sa femme puis deux de ses filles.  Les armes de Jérusalem sont visibles sur les prie-dieux sur lesquels sont agenouillés les époux. Ce vitrail est toujours visible aujourd'hui dans l'Eglise St Etienne du Mont, et a probablement été érigé à l'initiative de Claude le Hardy - descendant de Simone Chartier et Macé Hardy - qui y serait enterré.

  St Etienne du Mont : Eudes le Maire et sa famille (1614)

 

Les héritiers d'Eudes ont mis en place pour défendre leurs privilèges une assemblée nommée "Garde de la Franchise". Les descendants parisiens se regroupent et sont organisés en communauté. Ils élisent annuellement un syndic, chargé d'être le dépositaire de leurs titres. De nombreux membres de la lignée sont des juristes, comme le jurisconsulte René Choppin, les conseillers au Parlement Mathieu Chartier ou Nicolas Martineau ... Ils s'attirent les faveurs des maîtres des Requêtes de l'Hôtel pendant de nombreuses années, ce qui leur permet de résister plusieurs siècles au tentatives de suppression de leurs privilèges, notamment par François Ier et surtout Henri IV en 1601. Cependant la présence d'un nombre important de la lignée au Parlement permet aux héritiers d'Eudes le Maire de défendre leurs privilèges d'exemption de taxes pendant encore de nombreuses années. C'est finalement en 1752 d'Hozier qui y mis un terme final dans une démonstration du non fondement de la validité de la charte sur laquelle était basée le privilège de Chalo Saint Mard, dans son Armorial Général de France.

 

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Sources :

- Généalogie descendante d'Eudes de St Mard dit Eudes le Maire
- Geneanet
- Gallica