Persogeneal

Histoires de familles, lieux et métiers

Annuaire du Conseil Héraldique de France XIIIème année Paris - 1900 **Recherches sur la filiation de Guillaume, Alain et Jean CHARTIER (leur Généalogie de 1290 a 1900) par  Francis Pérot **

### **CHAPITRE  I ** ### **Les Chartier**

p.56 Il est peu de noms, parmi les illustrations de la France, qui aient autant excité la sagacité des savants que les Chartier; nous donnerons, du reste, à la fin des pièces justificatives, un essai de bibliographie sur cette famille. L'origine de cette famille est des plus humbles. Après s'être élevée au XIVe siècle, elle est rentrée dans une condition de simplicité qui fait un contraste frappant, surtout quand on se rappelle les trois frères Chartier; mais aussi, dans cette dernière condition, fidèle à la tradition familiale, elle est restée ce qu'elle était à son origine, des plus honorables. p.57 Notre but n'est point de retracer la biographie si souvent esquissée des Chartier : ils sont connus par les travaux des érudits, par Etienne Páaquier, qui compare Alain Chartier à l'ancien Sénèque romain; faut-il citer les travaux de Moréri, du Bénédictin Chaudron, de G. Peignot, de Breton, les notices des Biographies de Weïs, de Feller, celles de la grande encyclopédie, etc. Nous avons voulu reprendre leur filiation perdue, et interrompue depuis le XVIIe siècle. Le chanoine Hubert, du Chapitre d'Orléans, a laissé huit volumes manuscrits, gr. in-4° de 300 pages chacun environ, sous le titre de *Nobiliaire Orléanais*; chaque-famille y a son blason. Ce travail de bénédictin a. une très grande importance; commencé en 1664, il se termine en 1693. A cette époque, le chanoine Hubert écrivait son *Nobiliaire *d'après les textes qu'il avait recueillis et ceux que pouvaient bien lui procurer les familles auxquelles il avait fait appel  si d'un côté la critique semble échapper à ce prodigieux travail, d'un autre , il a dû l'établir avec désintéressement, car cet auteur, comme tant d'autres, n'a pas entrepris de faire ces huit volumes pour le plaisir de les écrire en termes fantaisistes, ou pour flatter l'amour-propre de certaines familles; du reste, le fait même que le chanoine avait en sa possession ces textes, pour le rassemblement desquels il a dû passer une partie de sa vie, nous suffit, relativement, pour admettre non seulement sa bonne foi, mais encore pour en être convaincu; à cette époque, avouons-le franchement, les titres et les blasons étaient moins courus que de nos jours. Ce n'est qu'au mois de novembre 1696 que parut

p.58 l'édit royal qui obligeait à l'enregistrement des armoiries; ce n'est qu'à partir de ce moment que l'*Armorial général de la France*(1) a été établi; l'on conçoit sans peine que beaucoup de gens firent parfois de grands efforts pour ne pas y être omis; tandis qu'il n'en a pas été ainsi pour le *Nobiliaire Orléanais*, lequel, devant rester manuscrit; a été rédigé bien plus avec des documents que son auteur avait rassemblés, plutôt que sous l'influence de sollicitations jointes à une certaine complaisance, et qui auraient dénaturé le caractère de vérité de ce travail

La généalogie des Chartier s'y trouve très complète depuis les origines jusqu'au moment où elle a été achevée (vers 1690). Elle est insérée dans le second volume et commence au folio 64; ce document n'est pas l'une des pages les moins intéressantes de ce nobiliaire, à cause de l'importance des personnages qui la commencent, comme aussi de la filiation ininterrompue de cette famille jusqu'en 1690. Nous avons voulu borner ce travail en le restreignant à un simple énoncé sur les trois Chartier, à une simple généalogie terminée par un essai de bibliographie, et une indication sur quelques familles alliées aux Chartier. Les grandes pages de notre histoire nationale sont écrites, et, pour nous qui sommes de la dernière heure, il ne nous reste plus qu'à glaner!... Du reste, après les travaux qui ont été publiés depuis le siècle dernier jusqu'à nos jours , après le travail si substantiel de M. du Fresne de Beaucourt (2), que restait-il à faire". (2) Ils sont légion ces hommes intègres, que leur honorabilité, leur science, permit aux  rois de France d'investir de cette haute dignité : les chanceliers de France !.. c'est à rougir de honte de compter les gardes des sceaux de notre temps: nous n'osons les nommer dans la crainte de troubler le reposde ces grands hommes qui ont rempli cette fonction avec la dignité et l'honneur qu'elle comportait! Qu'ils reposent en paix, les Pierre de Belleperche, les Aycelin de Montagut, deux noms chers au Bourbonnais, leur patrie! les Chartier, Nogaret, Marigny, Sainte-Maure, Savoisy, Luxembourg, Rochefort, du Prat, *Monlholon*, l'Hospital, Birague, Hurault deCheverny, Caumartin, Aligre, Marillac, *Mathieu Molé*, Séguier et tant d'autres ! Ils n'ont rien à craindre ceux-là des jugements que l'on peut porter sur eux, car ils ont travaillé pour la France en y sacrifiant parfois et leurs familles et leur personne. (3) Mss. N. 138. Ce précieux manuscrit a servi à Qui-cherat pour son édition du Procès de Jeanne d'Arc, tome v, p. 78 à 218.
p.62
** Alain Chartier**
Né à Bayeux en 1386. Secrétaire des rois Charles VI et Charles VII, fut envoyé en ambassade pour les affaires du royaume, et honoré d'un baiser de Marguerite d'Ecosse, dauphine. (Pièces justificatives, B.) Conseiller au Parlement, archidiacre de Paris, il donna une bonne histoire de Charles VII, mais il fut surtout le réformateur de la langue, il donna la forme et les règles de la littérature française. 11 mourut à Avignon en 1457 ou 1458 ; certains auteurs affirment qu'il ne mourut qu'en 1459. (Voir Pièces justificatives B (1). Mancel (2) dit qu'il laissa un fils du nom de Simon, et qu'il devint conseiller distingué au Parlement de Paris; plusieurs auteurs affirment que les conseillers de ce Parlement, du nom de Chartier, appartenaient à une famille de ce nom fixée dans l'Orléanais et différente de celle de Guillaume et d'Alain (3). Mais dans la Généalogie manuscrite des Chartier aux Archives nationales (4), Simon Chartier y est désigné comme étant le fils de : *Alain Chartier, clerc, homme lay, vénérable , discret et saige*. Rien ne prouve jusque-là qu'il n'était pas marié, (1) Sa statue figure sur une des places de Bayeux; elle a été inaugurée le 17 juillet 1898. (2) *Normands illustres*, p. 15. (3) *Preuves et Observations sur les Mémoires de Commines. Edition de Bruxelles*, tome m, p. 28, 1706. (4) Mss. fr. 5481, fol. 749. p.63 car les ordres auxquels il semble appartenir n'étaient pas en opposition avec le mariage. Il pouvait être clerc, chanoine, et ne pas être ordonné prêtre. D'autre part, on le trouve ainsi désigné : *maistre Alain Chartier, en son vivant docteur en décret*(1). Rien ne prouve non plus qu'il se soit marié, et, tout au contraire, l'affirmative est en faveur de cette opinion. Des doutes sérieux, établis sur quelques textes, porteraient à admettre que Jean n'était point le frère de Guillaume et d'Alain, contrairement à ce qui avait été dit jusqu'à présent. Ce qui a pu provoquer la confusion c'est que dans un texte (2), il est dit : *Les trois frères Chartier a sçavoir* : Guillaume, *Alain et Thomas*. Quant à nous, et pour les raisons que nous en avons données, nous acceptons la généalogie du chanoine d'Orléans admise par tous les auteurs, lequel n'avait aucun intérêt à dissimuler la vérité.
**Jean Chartier **
Le troisième fils de Jean, frère de Guillaume et d'Alain, né à Bayeux, moine de l'abbaye royale de Saint-Denis; historiographe de France, il est l'auteur des *Grandes Chroniques de Saint-Denis*, réimprimées dans la collection, des *Historiens de France*, par Dom Bouquet. Chapelain du Roi, il vivait en 1497. (Pièces justificatives, G). (1) Mss. Saint-Victor, 394. (2) Lettres-patentes de Louis XI, aux Archives du château de Marainville. p.64
**CHAPITRE II **
Généalogie des Chartier, originaires des environs d'Etampes, établis à Orléans, puis à Paris, par le chanoine Hubert dans ses *Généalogies Orléanaises*, composées de 1664 a 1693, tome II, p. 64, à la Bibliothèque municipale de la ville d'Orléans > Les Chartier portent : *D'argent, au tronc d'arbre au naturel, alaisé, posé en fasce, surmonté de deux perdrix au naturel, au rameau d'olivier à trois branches, en pointe*. « Ainsy qu'il se voit à l'église de Saint-André des Arcs à Paris, dans une chapelle au côté droit de l'Evangile. « Cette famille est ancienne; il y en a une aux environs d'Orléans, originaire de Beausse près Etampes (1), ainsi qu'il se voit par les emplois et les terres dont ils sont chargés en ce pays. Les premiers dont l'origine est incertaine. Environ en 1400, elle s'est beaucoup multipliée, partie est à Bayeux, partie à Vermaux, à Orléans, et Esternpes, une autre est demeurée en Beausse. > Cette famille considérable entre elle n'est pas considérée ny réputay noble. Non seulement Alain Chartier qui prit alliance avec Tiphaine Lemaire, fille à cet endroit d'Eudes Le Maire, chastelain et maire de Saint-Mard, illustre par le voïage qu'il entreprit à la Terre-Sainte. La décharge d'un vœu qu'avait fait le Roy Philippes, de se transporter avec le même équipage  au Saint Sépulchre de (1) Boisseaux est à 21 kil. environ d'Etampes. autrefois , châtellenie ressortissant de la sénéchaussée d'Orléans. p.65 N. S. J. C. Mais les grandes familles qui sont sorty par les alliances qui ont été faictes dans la principale branche du nom de Chartier, finit à Mathieu, conseiller au Parlement (1), et qui n'a laissé que des filles; de l'aisnée est sorty Mr. Bouguier, illustre au Parlement. Mr. d'Aoste, et Mr. Igrigny; de cette même famille, sont sortis par les femmes le sieur Colas de Marolles, Alléaume, fondateur de Saint-Aubin, et autres bonnes familles d'Orléans. De cette famille est sorty Eudes LeMaire à qui le Roi Philippe, reconnoissant de son zèle, octroya grands privilèges qui passèrent à sa postérité, aux deux sexes. I. — ALAIN CHARTIER, fiscalin du Roi Philippe, épousa Tephaine Lemaire, fille du châtelain d'Estempes. II. ROBERT CHARTIER, dont il est parlé au Cartulaire de Chartres en 1290, épousa Jacqueline d'Arnoul. III. — JEAN CHARTIER vivait en 1290, fit son testament en faveur de Chartres, il fut père de : IV. — JEAN CHARTIER II. 4. *Geoffroy*, seigneur de Boissy et le dict fondateur du collège de Boissy en 1356. (Voir Antiquitez de Paris. 532). (2) 4. *Robert Chartier*, dit d'Asnet. V. — JEAN CHARTIER II vivait de 1330 a 1350; il fut père de : assavoir : (1) Mathieu Molé. né à Paris en 1484, cependant Feller lui donne deux fils : Edouard et Louis. (2) Voir pièces justificatives II. Fondation du collège de. Boissy. p.66 5. *Guillaume*, dit Guillemin. 5. *Estienne Chartier*, fondateur du collège de Boissy, avec Geoffroy sieur de Boissy ; il fut père de : 6. *Chartier*, tige des Chartier de Bayeux. 6. *Alain Chartier*, que des auteurs ont dit sans fondement estre sorty du pays de Normandie, fut secrétaire de Charles VI et VII, naquit en 1386, et mourut en 1460. De son frère est sorty grande postérité , il mourut vers 1440 ; il était pourvu d'une prébende à N.-D. de Paris en 1420. 6. *Guillaume Chartier*, que l'on dit avoir esté évesque de Bayeux, premièrement. Evesque de Paris après Denys Dumoulin, tonsuré l'an 1447 ; mourut en 1472. 6. *Jean Chartier*, moine de Saint-Denis, et autheur de la Chronique de ce monastère. 7. *Michel Chartier*, d'Armonville, aura sa postérité cy-après. (1) V. — GUILLAUME dit Guillemin, fils aîné de Jean Chartier II. Il eut pour femme Agnède, d'où sortent : ". *Portraits des hommes illustres*, par Thevet. Paris, 1584, in-fol. *Nouveau dictionnaire de Bayle*. Amsterdam et La Haye, 1750, 4 vol. in-fol. *Nouveau dictionnaire de Delandine*. Lyon, an XII, 13 vol. in-80.' *Dictionnaire portatif des grands hommes*, par Feiler. Paris, 1823. 10 vol. *Encyclopédie méthodique*, par une Société de gens de lettres. Paris. 1782-1832, 167 vol. in-4°. *Biographie universelle*. Michaud. Paris, 18111838, 52 vol. in-8°. *Dictionnaire historique*. Paris, Ménard et Des-cenne, 1821-1828, 30 vol. in-8°. *Biographie universelle*. Gosselin , Paris, 1819, 3 vol. in-8°. *Dictionnaire de la conversation*. Paris, 1832-1839, 52 vol. in-8°. *Encyclopédie des gens du monde*. Paris, 1833-45, 44 vol. in-8°. *Plutarque français*. Le Bas, Paris, 1841-45,12 vol. in-8u. *Encyclopédie du XIXe siècle*, 1842, 55 vol. in-8°. *Nouvelle biographie*. Paris, Firmin-Didot, 185566, 46 vol. in-8°. *Dictionnaire d'histoire et de biographie*. E. Bouillet, Paris. 1867. *Dictionnaire d'histoire, de biographie*. E. Dezobry et Bachelet, 2 vol in-8°. Paris, 1859. p.91 *Bibliothèque française*. La Croix du Maine. Paris, 1772-76, 6 vol. in-4°. *Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres*, par le P. Nicéron. Paris, 1769-45, 44 vol. in-12. *Essais sur les honneurs accordés aux illustres savants *Titon du Tillet, Paris, 1734. *Bibliothèque française*. L'abbé Goujet. Paris, 1741-56. 18 vol. in-12. *Les Poètes français*. Anguis, Paris. 1824, 6 vol. in-8". *Les Poètes français*. Gide, 1864. Paris. 4 vol. in-8°. *Mémoires de messire Philippe de Commines*. Lenglet Dufresnoy, Paris, 1747, 4 vol. in-4°. *Divers propos mémorables des nobles et illustres hommes de la chrestienté*. G. Carruzel, Paris, 1556. *Histoire de l'abbaye de Saint-Denis*. J. Doublet, Paris, 1625. 2 vol. in-4°.   . Bonfons. *Antiquités de Paris*, Il s'y trouve une note sur Alain Chartier. *Histoire de l'abbaye royale de Saint-Denis,* D. Fé-libien, Paris 1706, in-fol. *Gallia Christiana*, Cl. Roberti, Parisiis, 17151785.13 vol. in-fol. *Histoire de l'Eglise gallicane*, par les PP. Longueval, Fontenay, Paris, 1820, 20 vol. in-8°. *Dissertations historiques*, P. Octavien de Guasco, Tournay, 1756, 2 vol. in-12.  • *Bibliothèque historique de la France*, par le P. Le Long, Paris, 1768, 5 vol. in-fol. *Trois historiens*, par le marquis de Beaucourt, Courr. Litt. 25 sept. 1858. *Histoire de Charles VII*, par Vallet (de Viriville), Paris, Renouard, 1862, 3 vol. in-8°. p.92 *Les Chartier*, par DuFresne de Beaucourt, Caen, 1869. in-4'.

**Manuscrits a la Bibliothèque Nationale**

*Oeuvres latines d'Alain Chartier*, fol. 5961-8757. *Œuvres françaises*, ms. fr. 2265-5339. *Quadriloge invectif *fr. 24440 S. Vict. 394). *Note sur Alain Chartier*, 728-fol. 63, v°. *Epitaphes de Paris*, ms. fr. 8228. *Tombe de Guillaume Chartier*, f. Gaignières. vol. CLXXIV(l). *Nécrologe de l'Abbaye de Saint-Denis*, 1760, 2 v. in-fol. fs. f. 8599-8600. *Lettre de G. Chartier*, Gaign, vol. CCCLXXII.

**A la Bibliothèque du Louvre.**

*Histoire des Poètes français*, Colletet, Ms. Autog, notice sur Alain, f. 2398 et 2398.

**Aux Archives Nationales.**

*Comptes de la Chambre des deniers du Dauphin*, K. K. 50, *Registres capitulaires de Notre-Dame de Paris*, L. L. 189, 217, 219, 224. *Registres du Parlement,* X, 1482-10899. *Registres capilulaires de l'abbaye de Saint-Denis*, L. L. 1192, 1212, 1213,1242, 1245, 1274, 1275. *Trésor des Chartes*, J. 678, numéros 2425 et 2426, *Registre du trésor des Chartes*, J. J. 177, pièce 102. (1) VI Pièces justificatives. p.93

**Généalogies**

*Généalogie de la famille des fondateurs de la maison et collège de Boissy*, Paris, Denis Langlois, 1680, 33 p. in-4°. *Abrégé chronologique de la fondation et histoire du Collège de boissy*, 1754. Réimpression faite en 1762, par Chevillard. *Généalogie des alliances de la famille Chartier*, fondatrice du collège de Boissy. Les trois documents ci-dessus sont aux archives du collège de Boissy. Carton M. n° 92. *Généalogie de la famille des Chartier*, d'après les Mémoires, entre autres de M. . Hubert, chanoine d'Orléans. Ecriture du XVIIe siècle. Au Cabinet des Titres de la Bibliothèque Nationale. *Généalogie des Chartier de Beausse, Orléans, Etampes, Paris*, dans le* Nobiliaire Orléanais*, par le chanoine Hubert d'Orléans, 8 vol. gr. in-4°. Cette généalogie est insérée dans le tome II, p. 64. A la Bibliothèque de la Ville d'Orléans De nombreux portraits ont été gravés ainsi que des scènes se rapportant aux Chartier, notamment, sur le baiser donné à Alain par Marguerite d'Ecosse. Les peintres, les graveurs et lithographes en ont multiplié leurs traits. C'est qu'en effet, les troisChartier ont rempli leur époque de leurs noms; l'art a voulu s'associer à la science pour leur payer son tribut d'hommages. p.94

**CHAPITRE IX** **PIÈCES JUSTIFICATIVES** **Guillaume Chartier**

A. Une gravure du XVIIe siècle représente Guillaume Chartier, de format gr. in-4° (1). Le prélat est mitré, vu de face, vêtu de la chasuble et de l'étole : au-dessous de l'ovale : Guillaume Chartier, évêque de Paris, élu le 6 décembre 1447, mort le 1er may .1471, inhumé dans le chœur de l'église de Paris. Grav. de Caillard, d'après Robert, del. Sa tombe était formée d'une dalle en cuivrejaune, placée au milieu, à l'entrée du chœur de Notre-Dame de Paris, ainsi que la représente une gravure de la fin du XVIIe siècle, de format gr. in-fol. (2), et portant la pagination d'un recueil " mitissi-mus. pacifi° probasts an° sui. pont. —ecclesiam. parisiensem spî. asp. féliciter, in pace quievit M° IIII° LXXIP primo martii *(1). Son corps reposait dans son église cathédrale, mais son cœur a été conservé dans l'église Saint-Malo de Bayeux. Au siècle dernier, une épitaphe gravée sur cuivre s'y voyait encore, scellée à l'un des piliers de cette église, et le curé Hernaut, qui écrivait en 1704, disait que l'on célébrait encore, le 7 janvier, l'obit de l'évêque Chartier dans la cathédrale de Bayeux Le troisième lundi de Carême, et à la même époque, l'on chantait aussi un *libera *pour le repos de son âme, à l'église de Saint-Malo. Sa vie a été des plus mouvementées, et aussi très laborieuse pour une existence si courte ; on la retrouve dans tous ses détails dans les auteurs suivants : Jean Chartier, du Boulay, Thomas Basin, Jacques du Clerc Jean Bocquet, Hermant, et dans le Gallia Chrisliana,* le Journal de Verdun*, le (1) Il y a encore une différence dans les Registres capitulaires (e 4.324, p. 612). Nous donnons le texte exact de l'épitaphe d'après la gravure du tombeau. p.98 *Journal de Paris*, les Registres du Parlement, les Registres çapituiaires, le traité d'Arras, dans Léonard, le Procès de Jeanne d'Arc, de Quicherat, la *Chronique *de Mathieu d'Escouchy, etc.

**Alain Chartier**

B. C'est aux Archives nationales qu'il faut'puiser pour trouver quelques documents positifs, pour établir sa biographie, sur laquelle l'on n'a que très peu de documents.. Alain est universellement connu par le baiser qu'il reçut de. Marguerite d'Ecosse, et voici la version originale qui a servi de texte aux divers récits qui en ont été faits (1) : > Audit an, 24° jour de juin, M. le Dauphin Loys espousa en la ville de Tours Mme Marguerite, fille du roy d'Ecosse, qui estoit une honeste dame et qui fort aymoit les orateurs de la langue vulgaire, et entre autres maistre Alain Charretier, qui est le père d'éloquence françoise. Lequel, elle eust en fort grande estime au moïen des belles et bonnes œuvres qu'il avoit composées : tellement, qu'un jour, ainsy quelle passoit une salle ou le dit M° Alain s'estoyt endormy, sur un banc, comme il dormoit, le fût baiser devant toute la compaignée, dont celuy qui la menoit fut envieur, et luy dict « madame je suis esbahy comme avès baisé cet homme qui est si laid, car, à la vérité, il n'avoit pas beau visaige. Et elle fist réponse « Je nay pas baisé l'homme, mais la précieuse bouche de laquelle sont yssues et sortis tant de bons (1) Du Fresne de Beaucourt, Les Chartier, p. 19. p.99 mots et vertueuses, parolles ». Le dict Charretier avait fait son quatrilagere qui est un petit œuvre digne de grant' recommandation. Depuis, il fict un œuvre plus excellent qui est le Charroy de  Foy et d'Espérance (1).» Nous donnons ci-dessous, les indications dans lesquelles on retrouvera certains détails biographiques qui feront connaître plus particulièrement le Sénèque français. Cf. ms. lat. 5061 Ms. lat 8757, fol 43, r°. Aux *Archives nationales*, k. k. 50, fol. 19, 48 v», 76 v°, et suiv. Ms. 1. 8757, f. 37, et 5061, i" 46. Ms, I. 8757, f 15, V, 5961, f° 52, V et 5961, f. 55. Ms. 1.8757, f. 47-53, r°. Archives J. 678, n° 24,.n° 25 et n° 26. . Le quadrilogue invectif, ms. Saint-Victor, 394. Ms. Saint-Victor, 395. A la *Bibliothèque nationale* : Réserve L. 1, 20 k f, 36 r°. 1545, in-fol, p. 16 r° Ms. fr. 2665, f° 136, r' - 5330, f.lJ, r° au *Cabinet des Titres* : Dossier Saint-Georges. Arch. nat. LL. 344. f. 180. r" et f° 212. F. Gaignières, 371, fol. 23  . Dans *l'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux* : tom II, col. 139, 10 mars 1865, et col., 306-307-462405. ibid. Beaucoup de biographes ont fait d'Alain l'aîné des trois Chatrier, tandis qu'il est le second ; du reste, dans un acte authentique du 8 août 1455, (1) Annales d'Aquitaine, J. Bouchet. Éd. de 1644, p. 252. p.100 Guillaume est représenté comme étant le fils aîné de Jean Chartier, bourgeois de Bayeux ; quant à la, date de la naissance de ses deux frères, l'on en est encore réduit aux conjectures, et ce n'est que par inductions et comparaisons que l'on a pu établir leurs naissances. Guillaume serait né, suivant toutes probabilités, vers 1392;.Alain ne peut être né après 1395, car de 1425-1416 il composait, après la bataille d'Azincourt, son *Livre des quatre Dames*. Il lui a été donné le titre d'archidiacre (1), Weïss (2), réfute cette erreur ; c'est avant cette réfutation que.l'abbé Expilly,dans son Dictionnaire des Gaules et de la France (3), donne l'épitaphe suivante : *Hic Jacet virtutibus insignis scientia et eloquentia clarus alanus chartier ex Bajocis in normannia natus. Parisiensis archidiaconus et consiliarius regio jussu ad imperato rem multos que reges ambasciator saep1us transmissus qui l1bros varios stylo elegantissimo composuit et tandem obdormivit in domino in hoc avenionensi civitate anno domini M. CCCCXLIX.* En effet Alain a été inhumé dans l'église des Antonins d'Avignon. > Ces religieux ont une église qui n'est rien moins que belle, mais qui est remarquable à cause que le fameux Alain Chartier  y a été inhumé. C'est à M. de Saint-Quentin de Remerville, que l'on est redevable de la découverte de cette inscription, dit l'abbé Expilly, laquelle fait connaître le (1) Chaudon et Feller, Dici. hist. 1818. (2) Biographie Universelle: (3) Tome I, p. 341 p.101 lieu et l'année de la mort d'Alain, et qui étaient restés ignorés jusqu'à présent (1). Mais M. du Fresne de Beaucourt considère ce monument épigraphique comme apocryphe ; Alain vivait encore en 1450, ainsi que le prouve la Ballade de Fougères ; puis, l'épitaphe ne mentionne point ces qualités officielles, que tous les documents contemporains lui attribuent : celles de notaire et secrétaire du Roi. Reste encore à savoir s'il était engagé dans les Ordres